Nanoparticules
Les nanos au travers de nos barrières biologiques
Là encore, grand nombre de scientifiques ont sous estimé la toxicité des nanoparticules qui nous entourent. Pensent que la contamination ne se limiterait qu'aux voies respiratoires, il s'avère que les nanos ont d'incroyables propriétés de se faufiler partout, en outre grâce à leur petite taille. Et devinez ? Elles sont même capables de traverser toutes les barrières biologiques de votre corps.
Leur persistance a été mise en évidence par un test de marquage sur des rats de laboratoire, où les nanoparticules modèles étaient marquées à la fluorescine (marqueur qui les rend fluorescentes) afin de suivre leur trajet dans l'organisme.
Cette étude a permise de voir quels sont les organes qui abritent le plus ces nanosubstances et comment elles se comportent d'un individu à l'autre, qu'il soit malade ou sain, enfant, enceinte ou âgé...
Bien que les plus rependues restent la barrière pulmonaire par inhalation et la barrière cutanée par contact de la peau, il existe d'autres moyens pour les nanos de parvenir à vos organes les plus sensibles : le placenta, le coeur mais aussi le cerveau !
Le problème étant que le passage des nanos dans notre organisme entraine leur accumulation dans certaines zones de notre corps. Difficile pour elles ensuite d'en ressortir, cela engendre de graves effets sur notre santé comme des cancers majoritairement.

Barrière
placentaire
Barrière hémato-
encéphalique
Barrière cutanée
Barrière pulmonaire
Barrière intestinale
Légende du schéma : - Voies d'exposition
- Uniquement si les NPs franchissent les voies d'exposition et pénètrent dans l'organisme
Notre peau représente-t-elle une barrière efficace ?
Notre peau recouvre environ 10% de la surface de notre corps, une importante couverture qui nous permet de nous protéger des agressions extérieures. Mais la peau joue également une mission fondamentale pour notre organisme puisqu'elle nous permet aussi de maintenir notre équilibre interne.
Cette barrière semble relativement efficace en vue de son imposante constitution.
Elle se compose de trois couches qui sont : l'épiderme (la plus en surface qui se compose majoritairement de cellules mortes),
le derme et enfin l'hypoderme (qui est la plus proche de nos organes).
Toutefois, puisque les trois épaisseurs sont liées, peut il y avoir un trajet possible entre les nanoparticules
à la surface de notre épiderme et leur présence dans notre corps ?
Sachant que les crèmes solaires, de nombreux cosmétiques (maquillages) et crèmes (thérapeutiques, de jour/nuit, sérums...) en contiennent, on peut considérer ces substances comme vecteurs favorisant la pénétration des NPs dans notre couches cellulaires.
De plus, au contact d'une peau abimée ou lésée, l'intrusion d'agents extérieurs est d'autant plus facile.
L'Europe a interdit depuis le 11 mars 2013, l'expérimentation animale dont les tests de produits cosmétiques étaient habituellement réalisés sur des petits animaux de laboratoires.
Afin de poursuivre les expériences en cours, c'est de l'autre côté de l'Atlantique qu'il faut donc aller pour pouvoir évaluer les risques sanitaires d'exposition potentiels ou avérés concernant les NPs.
Pour illustrer nos propos, les EU ont menés des recherches pendant de longs mois sur la capacité du dioxyde de titane à interagir avec la peau de porc, considérée comme très proche de nos cellules humaines.
Du côté européen, les chercheurs ont utilisés la même technique employée pour soigner les grands brûlés : la reconstruction de peau humaine en culture cellulaire in vitro.
Ainsi, à partir de cellules de peau, les chercheurs ont recrées de véritables peaux humaines dont ils ont par la suite analysés la profondeur de pénétration des nanoparticules.
L'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a compilé toutes les données et en a conclu que les nanoparticules sont capables que pénétrer uniquement l'épiderme et non les couches suivantes (à condition qu'il ne soit pas lésé). Un soulagement si ces propos sont vrais car le derme contient une multitude de capillaires sanguins et représente en outre, une voie facile de dissémination.
Mise en garde : En cas de coup de soleil, évitez de vous tartiner d'écran total, riche en nanozinc et nanotitane. Car un coup de soleil est synonyme de peau fragilisée, lésée et par conséquent, laisse une porte ouverte à la pénétration de nanoparticules dans tissus cellulaires. Ecartez vous du soleil jusqu'à ce que votre peau se répare.
Si l'on s'en tient aux propos de l'ANSM, l'épiderme constituerait une barrière efficace dans les conditions normales.
Notre cerveau peut il être touché par les NPs ?
Pas d'inquiétude, notre cerveau est particulièrement bien protégé grâce à notre barrière hémato-encéphalique. Toutefois, d'autres substances peuvent réussir à y rentrer autre que les nutriments dont nous avons besoin.
Mais ce cas est réservé aux zones particulièrement exposées aux nanoparticules comme c'est le cas de Mexico, une des capitales les plus en situation critique face à la pollution atmosphérique (quelques chiffres ici).
En réalité, ce seraient les NPs atmosphériques ultrafines les responsables. En effet, elles sont capables d'induire la formation de radicaux libres conduisant ainsi à un stress oxydatif dont des corrélations ont été démontrées avec les maladies dégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
Nous manquons pour l'heure de connaissances mais une chose est sûre, c'est que nous ne sommes pas
à l’abri d'une concordance.
Les NPs peuvent elles cheminer jusqu'au placenta ?
Voici une question à ne pas prendre à la légère ! En effet, l'exposition du foetus face aux risques sanitaires constitue une préoccupation majeure en raison de sa vulnérabilité.
Le foetus consomme d'une part à l'identique ce que sa mère se procure mais il est par ailleurs exposé aux mêmes substances que sa génitrice.
Des études expérimentales sur des rates gestantes ont montré qu'après ingestion/inhalation de NPs, une transition jusqu'au foetus a été transmise.
Il a part ailleurs été démontré que les nanotitanes et les nanoargents sont capables de traverser cette barrière afin d'interagir avec le futur venu !
A prendre au sérieux ou limiter les inquiétudes ? Il faut toutefois garder en tête que lors des expériences, les doses administrées sont nettement supérieures aux doses de NPs qu'une femme enceinte pourrait réellement transmettre à son enfant.
Toutefois, il est important de rester prudent face à ces transmissions en s'y exposant le moins possible !